Jean DUFAU
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Perso
| Arcachon
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Le CHARIOT se
trouve juste à l'extérieur du
bassin d'Arcachon, à environ 3 km dans l'axe du wharf de la
Salie.
C'est une très belle
plongée. Elle se déroule sur un
étonnant engin de travaux sous-marins qui est là
depuis le
début des années 70.
On y rencontre une concentration de
poissons étonnante
faite de
nuages de tacauds, de dizaines de congres et de bars dont il est rare
de voir, ailleurs en France, des spécimens de telle taille.
A elles seules, la faune fixée et la flore peuvent
occuper
un
amateur durant toute une plongée sans pour cela
être
victime d'une narcose: l'épave n'est qu'à 30
mètres.
Trop beau pour être vrai pourrait-on rétorquer! En
effet, il y a quand
même un inconvénient : il s'appelle les passes du
bassin d'Arcachon. Ce sont les goulets étroits que
l'on doit franchir pour aller au chariot et
qui demandent une météo parfaite. Il arrive
parfois que l'on doive rebrousser chemin, mais il reste au moins les
plages du coin
pour se consoler. |
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La
présence du CHARIOT dans les fonds aquitains est due aux
travaux d'assainissement du bassin d'Arcachon.
Travaux terrestres
réalisés de 1968 à
1971
Sous
la maîtrise d'ouvrage du Syndicat Intercommunal des
Communes Riveraines du Bassin d'Arcachon (S.I.A.C.R.I.B.A. aujourd'hui
le S.I.B.A.) les premiers travaux terrestres consistèrent
à construire une canalisation de 30,5 km et de 1200 mm de
diamètre. Les effluents de l'usine de la Cellulose du Pin
située à FACTURE-BIGANOS étaient
dès lors rejetés à La Salie
directement à l'océan. Le Bassin d'Arcachon
était donc débarrassé de la pollution
chimique due aux eaux de papeteries (débit 800l/s).
Émissaire en mer
1970 - 1972
L'entreprise
allemande HARMSTORF, adjudicataire des travaux
à la mer en 1970, devait poser, en partant de
l'extrémité de l'émissaire
jusqu'à 5500 m au large, un diffuseur de 250
mètres de
long et une canalisation plastique de 1,20 m de
diamètre enfouie avec 2 mètres de couverture par
des fonds de -25 à -30m.
Ces
travaux étaient conduits à l'aide d'une barge
et d'un engin sous-marin à chenilles. Ce dernier, aussi
appelé traîneau
d'ensouillage, creusait
une tranchée, y passait le tuyau et le recouvrait de sable
à l'aide de vibreurs (voir rubrique "Un peu de technique").
Les
difficultés, dues à la présence de
la houle, ralentirent le chantier. Il ne put être
terminé dans le délai prévu (fin
1970). Deux diffuseurs furent l'un cassé et l'autre
emporté par la tempête.
Au
moins 4 graves
accidents
de plongée eurent lieu durant le chantier, 2 furent fatals.
L'émissaire
n'était donc toujours pas terminé. L'apparition
de mousses malodorantes et nauséabondes sur la plage de la
Salie (quel nom
prédestiné !) en 1971 ne tarda pas
à
déclencher de vives réactions et devint
également pour quelques temps un but de... promenade
dominicale.
Mais
enfin on allait toucher au but...
Au
début de 1972, on est à quelques mois de la fin
des
travaux qui est prévue avec de l'avance sur le nouveau
calendrier. La dévaluation du dollar et la
réévaluation du mark vont avoir pour
conséquence inattendue la mise en faillite de l'entreprise
HARMSTORF. Cette dernière avait entrepris un grand chantier
à Brême et subissait de lourdes pertes
financières
à Anchorage (Alaska).
Dès
lors, le matériel fut abandonné
par l'entreprise. Le traineau d'ensouillage, autrement dit le CHARIOT,
fait aujourd'hui le bonheur des plongeurs et des pêcheurs.
le wharf
1972 -
1974
Pour
finir, il fallut bien trouver une solution de remplacement. Elle se
matérialisa par la construction d'une estacade (ou wharf).
Deux projets concurrents furent présentés.
L'ouvrage en acier soudé fait 800m de long et il est
composé d'un tuyau de 1,50m de diamètre
surmonté d'une passerelle de 3 m de large placée
au dessus des plus hautes vagues. Ces installations fonctionnent depuis
avril 1974.
De
nos jours, un collecteur de 65 km transporte vers ce wharf les
effluents
des communes du Bassin qui sont traités par 4 stations
d'épuration.
Les améliorations apportées aux installations
ainsi qu'une sensibilité croissante aux
problèmes
d'environnement alimentent un intéressant
débat que l'on peut
suivre, entre autres, sur Internet.
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N P E U D E T E C H N I Q U E
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Le
chariot était tracté et "alimenté" en
tuyaux par une barge de surface.
Le
schéma ci-dessous décrit le principe
d'ensouillage d'un câble.
Le procédé est similaire pour la pose
d'un tuyau comme dans le cas du chantier d'Arcachon.
C'est
par injection d'eau sous pression qu'est creusée
une
étroite et profonde tranchée permettant
le passage des
câbles ou des tuyaux. Ces derniers sont recouverts par le
sable au
fur et à mesure de l'avancement de l'engin
tracté
de la surface.
La famille Harmstorf a écrit une longue page de l'histoire
des travaux sous-marins.
En 1870, Friedrich Matthias
Harmstorf
fut le premier plongeur à
explorer l'Elbe près de Hambourg.
Son fils Alnwick, également
plongeur,
mit au point en 1926 une technique d'enfouissage de câbles
dans les
fonds marins basée sur l'utilisation d'injecteurs d'eau sous
pression.
Le petit-fils, Rudolf Harmstorf
perfectionna le
procédé qu'il
mit en oeuvre un peu partout dans le monde. En France plusieurs
chantiers furent confiés à sa
société de
1954 jusqu'à 1971.
Ce fut la faillite en 1972, mais la
compagnie pu
reprendre ses activités dès 1975. Elle rencontra
la réussite dans de nombreuses régions du monde
jusqu'en 1992, date
de sa vente
à British Telecom / Cables&Wireless.
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Un
grand "Danke" à Heinz Harmstorf pour sa documentation et
à son père Rudolf qui nous a laissé
une si belle
épave.
Un
merci tout spécial à Gérald
PUEL qui m'a fait découvrir en 1998 cette
plongée alors appelée "la chenillette".
Syndicat
Intercommunal du Bassin d'Arcachon (SIBA)
Bibliothèque
de Bordeaux
Archives
départementale de la Gironde
Archives de
la mairie de
La Teste
Journal
SUD-OUEST
Journal
La Dépêche du Bassin
Sites
Géoportail de l'IGN et Earth Google
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Merci
de citer cette page en lien si vous en recopiez tout ou partie.
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